Chaque site web a besoin d’un moyen simple pour être contacté. Mais dès qu’un formulaire est en ligne, les premiers messages indésirables ne tardent pas à apparaître. Ce flot de spams, souvent envoyés par des robots automatisés, peut vite devenir un casse-tête.
Dans la majorité des cas, ces envois ne sont pas liés à votre hébergeur ni à un dysfonctionnement de votre messagerie. Ils proviennent tout simplement de votre formulaire de contact, exploité par des scripts qui remplissent les champs automatiquement. Heureusement, il existe des méthodes simples et gratuites pour bloquer ces envois intempestifs.
Dans cet article, nous verrons comment sécuriser efficacement son formulaire de contact à l’aide de protections discrètes et efficaces : honeypot, captcha et extension antispam.
1. Pourquoi votre formulaire attire les robots
Dès qu’un formulaire de contact est mis en ligne, il devient visible non seulement pour vos visiteurs… mais aussi pour les robots qui explorent le Web en continu. Ces scripts sont conçus pour détecter automatiquement les champs « nom », « e-mail » ou « message », puis y injecter du contenu de manière répétée. Leur but varie :
- envoyer des liens vers des sites douteux ;
- tester des adresses pour collecter des réponses ;
- ou simplement vérifier si le formulaire est exploitable à plus grande échelle.
Le problème n’est donc pas votre hébergeur ni votre messagerie, mais la facilité d’accès du formulaire.
Sans protection, il devient une cible idéale pour ces scripts.
Heureusement, il existe des garde-fous simples et gratuits qui bloquent la majorité de ces envois :
nous allons les passer en revue, du plus discret au plus complet.
2. Les principaux moyens de lutter contre le spam
Trois approches simples peuvent limiter efficacement les spams d’un formulaire :
- Le honeypot
Un champ invisible que seuls les robots remplissent ; si ce champ contient une valeur, le message est bloqué. - Le captcha
Une vérification visible ou silencieuse pour confirmer qu’il s’agit bien d’un humain (reCAPTCHA, hCaptcha, Turnstile). - L’extension antispam
Un filtre automatique qui détecte les envois suspects selon leur contenu ou leur fréquence ; par exemple WP Armour, Antispam Bee dans WordPress.
3. Le honeypot : une protection invisible
Le honeypot, littéralement “pot de miel”, est une méthode aussi simple qu’efficace pour piéger les robots spammeurs. Elle consiste à ajouter un champ invisible dans le formulaire. Invisible pour l’utilisateur humain, mais bien visible pour les robots. Lorsqu’un robot remplit automatiquement tous les champs, il complète aussi celui-ci… et son message est rejeté.
C’est une protection à la fois silencieuse, rapide et totalement respectueuse du RGPD. Aucune clé API, aucun cookie, aucun service tiers : tout se fait côté site.
Sur WordPress
- WPForms et Fluent Forms activent le honeypot par défaut dans les paramètres du formulaire.
- Contact Form 7 : il suffit d’ajouter une extension gratuite, par exemple CF7 Apps – [Honeypot and hCAPTCHA for Contact Form 7].
- Gravity Forms : cochez l’option « Activer le honeypot » dans les réglages du formulaire.
4. Le captcha : vérifier que l’expéditeur est bien humain
Le captcha ajoute une étape de vérification avant l’envoi du formulaire, pour s’assurer qu’il ne s’agit pas d’un robot. Il peut s’agir d’un simple clic, d’une image à reconnaître ou d’une vérification invisible effectuée en arrière-plan.
Les solutions gratuites les plus courantes
Toutes ces solutions nécessitent la création d’un compte pour obtenir une paire de clés (publique et secrète) servant à valider les envois du formulaire. Elles sont compatibles avec la plupart des CMS et peuvent être intégrées aussi bien dans WordPress que dans d’autres systèmes de gestion de contenu.
reCAPTCHA (Google)

Outil de vérification proposé par Google, disponible en version visible (case à cocher) ou invisible.
→ Non conforme au RGPD : certaines données de navigation sont transmises à Google.
→ Intégration un peu plus lourde et parfois intrusive pour l’utilisateur.
hCaptcha

Outil de vérification proposé par Intuition Machines, au fonctionnement similaire à reCAPTCHA.
→ Conforme au RGPD : aucune donnée personnelle collectée, pas de cookies, pas de suivi publicitaire.
→ Peut demander plus souvent des validations manuelles selon le niveau de sécurité configuré.
Cloudflare Turnstile

Outil de vérification proposé par Cloudflare, conçu comme une alternative légère et invisible aux captchas traditionnels.
→ Conforme au RGPD : aucune donnée personnelle collectée, pas de cookies, pas de suivi publicitaire.
→ Intégration très simple : un script à insérer et une validation côté serveur via les clés Cloudflare.
Le captcha par question logique
Une alternative simple consiste à poser une petite question de vérification, par exemple : « Combien font 3 + 4 ? » ou « Écrivez le mot “bleu” ».
Ce type de captcha bloque la plupart des robots sans dépendre d’un service externe.
Il suffit de vérifier la réponse côté serveur et de varier les questions pour éviter qu’un script ne les apprenne.
À retenir
Le captcha complète efficacement le honeypot : plus visible, mais redoutablement utile contre les envois automatisés les plus persistants.
5. L’extension antispam : un filtre intelligent
Même avec un honeypot et un captcha en place, certains messages peuvent encore passer.
C’est là qu’interviennent les modules ou extensions antispam, capables d’analyser le contenu des formulaires pour repérer les envois suspects.
Ces outils ne se contentent pas de vérifier la présence d’un robot : ils examinent les adresses IP, les mots-clés, les liens ou la fréquence des envois pour déterminer si un message est légitime.
La plupart des CMS proposent ce type de protection, sous forme de module ou d’extension additionnelle.
Les exemples ci-dessous concernent WordPress, mais des solutions équivalentes existent pour d’autres systèmes de gestion de contenu.
Quelques références fiables (WordPress)
- WP Armour
Combine une technique de honeypot avancée et une analyse comportementale.
L’extension bloque la majorité des robots sans interroger de service externe, ce qui la rend conforme au RGPD. - Antispam Bee
Extension open source très populaire, qui filtre les spams sans créer de compte ni envoyer de données à des serveurs tiers.
Elle analyse le contenu, le pays d’origine ou encore la répétition d’adresses IP, tout en restant totalement conforme au RGPD. - Akismet
Solution développée par Automattic (éditeur de WordPress.com).
Très efficace, mais elle repose sur un envoi d’informations vers les serveurs d’Akismet pour comparer les messages à une base de données mondiale.
Cela la rend non conforme au RGPD en configuration par défaut, sauf à anonymiser les données transmises.

Une extension antispam vient donc compléter efficacement le honeypot et le captcha, pour offrir une protection complète contre les envois indésirables.
Note : ces outils ne se limitent pas aux formulaires de contact : ils filtrent aussi les spams dans les commentaires WordPress, souvent utilisés par les robots pour poster des liens ou du texte promotionnel. Activer un module antispam protège ainsi l’ensemble des formulaires du site, qu’il s’agisse de contact, d’inscription ou de commentaires.
Conclusion
Aucun système n’est infaillible, mais combiner plusieurs protections simples, honeypot, captcha et extension antispam, suffit à bloquer la majorité des spams. L’objectif n’est pas de tout filtrer à 100 %, mais de réduire le bruit pour garder un formulaire de contact efficace et agréable à utiliser.














Toujours énormément de possibilités, certaines très complexes, d’autres plutôt techniques avec un payload important (non conformité RGPD ou librairies JS / appels API coûteux en ressources et bande passante).
J’aimerais rappeler la bonne adéquation entre les moyens mis en œuvre et la finalité : pourquoi demander trop d’informations (incluant civilité, nom, prénom, email, tel..) dans son formulaire de contact quand cela n’est pas nécessaire ? Inutile de mettre en place un arsenal technique (surtout reposant sur des services tiers) pour simplement permettre un premier contact.
Merci pour votre commentaire, il complète bien le sujet. Vous soulevez aussi un point intéressant sur la proportionnalité entre les moyens techniques et la finalité : c’est effectivement un sujet à part entière.
Dans cet article, j’ai choisi de me concentrer sur la sécurisation du formulaire, et non sur sa conception ou sur la pertinence des champs demandés. Par ailleurs, dès lors que je propose des pistes techniques ou des solutions concrètes, il me paraît important d’évoquer aussi le RGPD, car il s’agit d’un cadre essentiel qu’il faut le plus possible prendre en considération. 🙂